LE PANTHEISME :
A son origine (encore indéterminée), l'HOMME ne disposait pas du SAVOIR. Il vivait simplement de la perception brute de ce qui l'entourait, de ce qu'il se trouvait "amené" à faire. De ce fait, il ne pouvait que constater, de manière pragmatique et empirique, des phénomènes naturels dans son environnement .... ou dans ses comportements et ceux de ses congénères.
A chaque phénomène inexpliqué et inexplicable, il attribuait un caractère magique et divin.
Prenons un exemple CAPITAL
puisqu'il sera à l'origine de troubles sociaux dont nous sommes
encore aujourd'hui victimes : l'enfant. Des pulsions instinctives
(ou animales) poussent deux êtres humains à "copuler", cet
acte étant générateur, pour les deux protagonistes,
d'un plaisir intense, immédiat et bref. Dans certains cas,
l'étreinte n'a pour seul résultat palpable que ce plaisir
furtif. Mais, quelquefois (et c'est la vraie motivation de cette pulsion),
la conséquence de cet acte est la procréation d'un nouvel
être, lequel est l'assurance de la pérennité de l'espèce,
tout autant qu'il est l'apparition d'un fardeau pour le couple initial
: il n'a aucune autonomie et il faut subvenir à ses besoins..
Le lien entre l'acte sexuel
furtif et cette procréation est impossible à effectuer de
manière pragmatique car beaucoup de temps s'écoule, et beaucoup
d'évènements surviennent durant ce temps. Pour la génitrice,
la perception du lien accouplement-procréation est
rapidement accessible : elle sent rapidement s'opérer en elle des
changements certains, visibles... qu'elle n'attribuera pas forcément
à sa grossesse, d'ailleurs, dans un premier temps. Quant au géniteur,
il n'a aucun moyen de savoir qu'il a conçu une nouvelle vie, laquelle
ne prendra d'ailleurs consistance que 9 mois après, alors
que la génitrice, depuis l'accouplement initial, a rencontré
d'autres géniteurs potentiels (maman, c'est sûr, papa, peut-être).
C'est dire combien est grande la charge affective dans ce domaine. La Femme
sera investie de POUVOIRS extraordinaires : elle est celle qui crée
la VIE, qui donne naissance à l'HOMME... sans que les moyens de
concevoir le nouvel être n'apparaissent clairement. Le mâle
se trouve dévalorisé sur ce plan très "matériel",
mais "vital". Il compensera cette frustration par une sublimation de sa
spiritualité... Ceci ne peut qu'être générateur
de conflits puisque l'une et l'autre, au gré des évènements
rencontrés, chercheront à trouver des arguments pour affirmer
leur compétence, la femme et l'homme devenant alternativement "divinités"
et demandant alors à l'autre de s'incliner, de se soumettre.
Quittons cet exemple particulièrement
significatif et d'actualité pour revenir à des considérations
plus "historiques", plus larges....
Devant des phénomènes inexpliqués parce qu'inexplicables
à ce moment donné du développement de ses connaissances,
l'Homme
attribue à chacun de ces mystères un caractère magique
ou divin. De la sorte, chaque phénomène de la Nature
ou de la Nature Humaine (cette distinction est-elle utile ?) se trouve
personnifié dans une divinité, tantôt masculine, tantôt
féminine, dont le talent spécifique est illustré par
un récit, un conte, une fable, afin d'être intelligible au
plus grand nombre.
L'objectif de ces récits fantastiques est de construire une "éthique",
des "références" pour que la multitude des humains puisse
accéder à la signification profonde du message "moral" ou
"social", pour constituer un fonds commun de "vécu" sur lequel chacun
peut revenir sans avoir besoin de revivre personnellement le traumatisme,
autrement
que dans son imaginaire.
Ainsi se constituent les mythologies. Dans un premier temps, elles
sont des juxtapositions de récits circonstanciels, détachés
les uns des autres car élaborés à des moments précis,
quand la nécessité s'en fait sentir, sans rapports apparents
entre eux. Le panthéisme est le reflet de cette forme de
pensée sociale: plusieurs divinités coexistent, sans forcément
de rapports entre elles. Le colportage de ces récits à travers
les générations et les pays (l'éducation !) fera le
reste...
LE MONOTHEISME :
Son expérience allant grandissante, sa mémoire du passé
(et des fables précitées) s'enrichissant au fil des générations,
le vécu collectif devenant de plus en plus large, l'HOMME se construit
un SAVOIR plus vaste, plus élaboré, ce qui l'amène
à affiner ses connaissances, en particulier quand ses connaissances
se trouvent confrontées à celles d'autres de ses congénères.
Ainsi, l'Homme découvre des explications convaincantes pour expliquer
certains des phénomènes inconnus jusqu'alors. De nécessaires
remises en cause le conduisent à abandonner certaines hypothèses,
à en formuler d'autres, à définir des stratégies
nouvelles pour approfondir ses recherches: il est miné par le
doute, motivé par la quête de la CERTITUDE. Commence la
quête du "risque zéro", de la précaution absolue: il
faut mettre un terme aux divagations, "centrer le débat" autour
d'une idée forte, pour y voir plus clair.
Il découvre que nombre de phénomènes, tant ceux de
la Nature que ceux de la Nature Humaine sont en étroite CORRELATION,
qu'un phénomène en détermine un autre, qu'il influe
sur l'ensemble des phénomènes... comme si une volonté
supérieure avait tout planifié.
De
manière tout à fait logique, il se met à chercher
les liens entre les phénomènes, avec pour immédiate
conséquence la recherche des liens entre les "divinités"
qu'il a créées précedemment, cherchant à donner
une cohérence CENTRALISEE (puisqu'il semble qu'il y ait une
volonté unique) à cet ensemble... que de "rafistolages",
d'approximations, de contradictions...Mais il finit par construire tant
bien que mal UN récit qui sera même consigné
dans UN livre sacré et inaltérable.
Le drame est que plusieurs communautés, simultanément, se
livrent à cet opération de recherche de l'UNITE., mais
dans une DIVERSITE terriblement préjudiciable : la multitude
des divinités "subalternes" va en diminuant, mais, en revanche,
chacun des "DIEUX" apparaissant ainsi se met à entrer en rivalité
avec les autres, entraînant avec lui les "ouailles" humaines dociles
et désemparées, asservies par des "savants" ou "prêtres"
qui affirment péremptoirement comme VERITE leur VERITE en
tentant de l'imposer par des moyens coercitifs...ce qui est révélateur
de la faiblesse de leurs arguments.
L'HENOTHEISME : (Voir
"ACTUALISATION11")
La nécessité d'un DIEU qui soit vraiment UNIQUE allant
en progressant, ce DIEU apparut très vite comme devant être
paré de toutes les vertus, être capable de traverser le Temps
et l'Espace puisque disposant de l'éternité...ce que l'homme
souhaite en fait pour lui-même.
Un
magnifique exemple d'anthropomorphisme! En effet, l'HOMME veut que ce DIEU
puisse, en fait, répondre à tous ses désirs personnels
(l'HOMME ne connaît d'ailleurs, pour l'instant, mû par son
égocentrisme, que SES désirs personnels, négligeant
ou méprisant ceux des autres "créatures" coexistantes avec
lui sur la Terre).
Plus
ou moins conscient de cette outrecuidance, de son orgueil, l'HOMME
inventera même un magnifique subterfuge pour se déculpabiliser,
pour se disculper: ce n'est
pas lui qui VEUT.
En
effet, "DIEU" étant pourvu de la "Force Supérieure", c'est
Dieu qui exige de l'Homme qu'il lui ressemblât : Dieu n'a-t-il
pas fait l'homme à son image... et non l'inverse ????!!!!!!!! S'il
ya erreur, elle est donc le fait de Dieu, pas de l'HOMME.
Ce modèle de perfection devient donc la référence pour l'HOMME, à un tel point que les aspirations de l'HOMME le poussent à vouloir être l'égal de ce DIEU qui dispose de tout ce dont l'HOMME veut disposer.
Mais, là encore, diverses communautés élaborent leur concept de DIEU, en fonction de leur vécu propre: le dollar apparaît ici comme souverain absolu, ailleurs ce sera la science, en d'autres lieux ou époques le travail, la famille, le drapeau....
Aujourd'hui, nous ne pouvons que constater que cet HOMME-DIEU ou ce DIEU-HOMME
s'est arrogé jusqu'au droit de vie et de mort sur ses semblables
(oubliant qu'il est toujours le semblable d'un autre), de procréer
sans même le rapport physique de deux êtres, de manipuler
les éléments constitutifs de sa propre nature.
C'EST LE REGNE DE L'ABSTRAIT,
DU VIRTUEL.
Mais la REALITE est concrète, palpable, présente. Elle n'a pas cette malléabilite que l'HOMME voudrait tant qu'elle eût, lui qui croit détenir désormais le POUVOIR ABSOLU sur les êtres et les choses.
Alors, la réalité rappelle l'HOMME "à l'ordre", à cet ordre "établi" non par lui mais par la "FORCE DES CHOSES", cette Force Supérieure... pour qu'il reçoive un message simple et clair: l'Homme est homme, créature vivant sur une planète fragile, en compagnie d'autres compagnons de son espèce ou d'espèces autres. Ce n'est qu'en respectant les uns et les autres, tant la planète que ses congénères, autres lui-même, ou que son environnement animal et végétal, qu'il pourra s'installer dans l'éternité.
Le SAVOIR n'est pas un instrument de Domination, mais de Libération.
CONCLUSION :
Pourtant, l'HOMME avait été prévenu : pour sortir du Labyrinthe (de l'utérus maternel), pour accèder à l'HUMANITE, il y avait deux moyens et l'HOMME avait le choix :
1) Thésée a tué la bestialité dont il était porteur, a trouvé l'assistance et l'amour d'Ariane pour quitter le Labyrinthe. Mais il était de ce fait tributaire de l'Autre, redevable de quelque chose, prisonnier.... Certes, il a retrouvé la VIE, au SOLEIL, sur les bords du JOURDAIN... mais il a rechuté....
2) Dédale et Icare, eux, ont choisi la voie des airs en se confectionnant des ailes faites de plumes collées à la cire d'abeilles. On connaît la suite: ne respectant pas les sages recommandations de son père, Icare, présomptueux, a dépassé les limites de ce qui était raisonnable, voulant défier le SOLEIL. Il en mourut et la mer d'Icare, seule, continue à nous parler de lui... en silence!
Dédale, survivant de cette épreuve par sa sagesse, sa circonspection et son ingéniosité, reçut, quant à lui, le plus aimable accueil de la part du roi Cocalos, en Sicile, et il devint son principal architecte.
L'HOMME aurait-il oublié cette "leçon" ou veut-il la revivre à nouveau, plus durement ?
L'HOMME, comme l'impétueux Icare, négligerait-il les recommandations de Dédale ?
UN EXEMPLE DE CE QUE J'ENONCE AVEC LA MYTHOLOGIE GRECQUE :
L'être humain, créature résultant de l'union du Ciel et de la Terre, doit, pour échapper à sa condition "charnelle", acquérir toutes les facultés, qualités, aptitudes possibles. Il a projété ces critères d'abord sur des divinités éparses; puis il a essayé de donner une cohérence à cet ensemble en faisant apparaître comme contralisateur, comme architecte, un Dieu qui n'est jamais que le reflet de ce que lui, HOMME, voudrait être.
Lorsqu'il se pensera l'égal de ce DIEU virtuel, losqu'il pensera avoir atteint la perfection, il ne lui restera plus qu'à perpétuer son "humanité" chèrement acquise à travers sa descendance, en laissant à celle-ci un message SOPHIQUE (de sagesse) et non PHILOSOPHIQUE (d'un amateur de sagesse pas si sage que cela). Ce message sera cette fois clair et accessible à tous, accepté par tous, parce que respectueux de chacun et de tous.
Grâce à ce message et à son respect, la descendance ne renouvellera plus les erreurs passées et mettra en oeuvre une idéologie SAINE (et non sainte).
C'est ainsi qu'Apollon, fils de ZEUS, est devenu pour les Grecs une des divinités les plus vénérées... mais on peut faire mieux encore......... Car l'HOMME, encore de nos jours, pressé d'être divin, fatigué de ses errances labyrinthiques dont il ne voit pas la fin, pense déjà être au terme de sa quête... il y est presque puisqu'Europe est maintenant présente. Mais Minos, Rhadamanthe et Sarpédon ont-ils eu le Temps (CRONOS ou CHRONOS) de s'exprimer ? Encore faudrait-il pour cela que la Crète et les crètois dont je suis puissent s'EXPRIMER, ETRE ENTENDUS !!!!!!!