DIEU, la République française et la Laïcité.

 

 

 

Le 26 août 1789, l'Assemblée Nationale a adopté la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.

 

On peut lire dans cette Déclaration : …."l'Assemblée Nationale reconnaît et déclare en présence et sous les auspices de l'Être Suprême les droits suivants de l'homme et du citoyen."

 

Qu'est cet "Être Suprême" sous les auspices duquel les Droits de l'Homme sont reconnus ?

 

La reproduction de cette Déclaration qui se trouve au Musée Carnavalet nous donne un indice: un triangle équilatéral à l'intérieur duquel se trouve un œil domine le texte de la Déclaration et semble l'illuminer….chacun sait ce que représente ce symbole….

 

 

 

 

 

La République française est régie par la Constitution du 4 octobre 1958.

 

Dans le Préambule de cette Constitution, "le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l'Homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu'ils ont été définis par la déclaration de 1789……".

 

Dans l'article 2 du Titre I, la Constitution déclare : "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale . Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances…."

 

 

 

La laïcité n'a jamais eu de vraie définition. On dit qu'elle est l'acceptation de toutes les religions, on dit qu'elle est le respect de toutes les manifestations religieuses, quelles que soient les religions, on dit qu'elle est la tolérance. Elle se définit par sa non-existence et l'acceptation de l'existence des autres.

 

 

La République française, tout en affirmant sa laïcité, affirme l'existence d'un Être Suprême qui va jusqu'à être présent et qui protège les hommes, les plaçant sous son haut patronage. Cet Être Suprême est extérieur à l'homme et lui est Supérieur….

 

N'y a t il pas là une contradiction qui est source de malentendus, de conflits, de division ?

 

"Dieu" est un principe spirituel. "Dieu" est ce que les hommes s'en font comme idée, comme concept, le concept de "Dieu" est donc évolutif…et l'Histoire nous montre le cheminement des idées  de l'Homme sur ce thème.

 

Il est temps de redéfinir ce concept de "divinité" si présent dans la vie de l'homme .

 

"DIEU" est un principe naturel et spirituel INTÉRIEUR à l'homme, à tout Homme.

 

C'est la Force Intérieure présente en chacun et en tous ce qui fait d'elle l'élément constitutif de l'espèce humaine et qui confère aux hommes leur UNITÉ.

 

Principe spirituel et naturel, "Dieu" se présente sous la forme de trois principes spirituels et naturels qui doivent, pour être effectivement d'expression "divine", s'exercer de manière permanente, simultanée et complémentaire chez l'Homme :

 

1)      le respect de la vie, de sa vie, de celle de l'Autre, de tout Autre.

 

2)      le respect de l'Autre, de tout Autre car l'Autre est le reflet de moi-même comme je suis moi-même le reflet de tout Autre. L'Autre est mon "alter ego" comme je suis l'"alter ego" de l'Autre.

 

3)      le désir de faire du bien à l'Autre puisque, par définition, faire du bien à l'Autre c'est me faire du bien à moi-même.

 

Ces trois principes fondamentaux qui pourraient aussi être appelés altruisme, égoïsme et altérité, confèrent à l'Homme son caractère de "divinité" et le différencie de l'animal, sous réserve qu'ils soient mis en œuvre de manière éternelle et universelle…..

 

"Fais à l'Autre ce que tu voudrais qu'il te fasse, y compris rien", résume tout ceci.

 

L'exercice de ces trois principes peut revêtir des formes différentes selon l'endroit ou l'époque où vit l'homme, selon la société où il évolue, selon la religion pour laquelle il peut avoir opté….L'homme peut donc vivre dans la DIVERSITÉ.

 

C'est ainsi qu'il peut vivre l'"UNITÉ dans la DIVERSITÉ" qui est la devise de l'Europe.

 

Avec mes salutations humanistes et fraternelles.

 

Michel FOURNIER

 

 

15 septembre 2003

 

 

 

 

 

 

La République française, la Laïcité et être "suprême"

 

Le 15 septembre 2003,  je soulignais une apparente contradiction entre la Déclaration de 1789 et la Constitution de 1958 :

 

"La République française, tout en affirmant sa laïcité, affirme l'existence d'un Etre Suprême qui va jusqu'à être présent et qui protège les hommes, les plaçant sous son haut patronage. Cet Etre Suprême est extérieur à l'homme et lui est Supérieur….

 

N ' y a t il pas là une contradiction qui est source de malentendus, de conflits, de division ?"

 

 

La Constitution du 24 juin 1793 apporte 3 éléments décisifs :

 

-         Art. 1 : "Le but de la société est le bonheur commun".

-         Art. 3 : "Tous les hommes sont égaux par la nature et devant la loi."

-         Art. 28 : "Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures."

 

Cette Constitution, comme la Déclaration de 1789 ou la Constitution de 1795, a été élaborée "en présence de l'Etre Suprême"…qui, à cette époque, est la RAISON.

Cette Raison a été mise en valeur par René Descartes, dans son Discours de la Méthode (1637),  qui recommande de ne "jamais recevoir aucune chose pour vraie qu'on ne la connût évidemment comme telle."

Descartes n'a pu appliquer sa Méthode sur cette question fondamentale qu'est l'existence de Dieu…le contexte de l'époque ne s'y prête pas…le procès de Galilée qui dura de 1616 à 1633, même s'il s'est terminé par "Eppur, si muove", en atteste….

Personne, après lui, n'a pu apporter une réponse qui pût permettre de recevoir pour vraie, de manière évidente, l'existence d'un quelconque "dieu".

 

Nous assistons, en France et à l'échelle planétaire, à une confrontation entre les 3 religions monothéistes qui veulent chacune IMposer leur conception de leur Dieu et de leur dogme, si bien que le Président de la République française, le 5 décembre 2003, a fait à Tunis cette déclaration :

 

"Comme dans toute l'histoire des religions, il y a des moments où tout à coup il y a des déviations, des dérives qui se traduisent en général par des excès qui viennent alimenter des combats inutiles et totalement opposés à ce dont une religion est porteuse, c'est-à-dire l'amour et le respect de l'autre."

 

La laïcité repose sur l'exercice simultané et permanent de 3 principes : le respect de la vie, le respect de l'Autre, le désir de faire du bien à l'Autre qui peut aussi se nommer "amour".

La laïcité est le moyen suprême qui permet à l'humain d'être suprême, en ce sens qu'il peut faire vivre dans son corps de chair ("créas", en grec, signifie "chair" d'où créature) un esprit sain animé par une saine trinité de principes intangibles…

La laïcité se doit donc de respecter sans compromis, sans résignation et sans renoncement l'intégralité des 3 principes qui la constituent et qui lui confèrent, au regard des religions, une valeur d'intemporalité et d'universalité.

 

Alliée à la Raison, la Laïcité s'élabore au fil du Temps pour créer les conditions d'un bonheur commun à tous les membres de la société.

A ces conditions, la Laïcité est la référence suprême qui concilie les aspirations sincèrement humanistes des religions, qui les fédère et les privilégie. Elle autorise alors une vie sociale harmonieuse en excluant de son champ les sources de conflits, de combats inutiles, de polémiques stériles, tout en permettant, dans un contexte de tolérance et de respect, des échanges constructifs entre les individus de la société, à propos, par exemple, du fait religieux, du dogme religieux, des valeurs humaines.

 

 

Chaque individu de la société (homme, femme, enfant) bénéficie alors de ses droits fondamentaux qui sont l'égalité, la liberté et la sécurité…..

Il devient, dans le contexte vivant du corps social dont la famille est la cellule de base, cet être suprême disposant en lui de sa propre Force Intérieure et dont la suprématie est de disposer d'un esprit sain dans un corps sain….dans un environnement sain….avec des perspectives saines….

 

Cette "suprématie" de l'individu trouve ses limites naturelles :

 

-         avec le Temps qui détermine la durée de vie de l'humain, de ses civilisations successives, de la planète qui l'héberge….

 

-         avec l'espace qui, par son infinitude, conduit l'humain à l'humilité car il ne pourra jamais, avant un très long temps, peut-être infini lui aussi, explorer cette immensité qui l'entoure…..

 

-         avec l'existence des autres individus de l'espèce humaine qui, animés chacun de la même volonté de vivre heureux, opposent leur volonté collective à l'individu isolé et déterminent ainsi les limites de la sphère individuelle, tout en partageant avec l'individu isolé des aspirations communes, celles EXprimées par la Laïcité.

 

 

"UN est en TOUT", car l'individu est UN dans la collectivité dont il est membre et parce qu'il contribue à l'édification de cette collectivité….

 

"TOUT est en UN" car la collectivité est ce TOUT composé des membres qui la composent et elle se nourrit de ce que lui apportent ses éléments constitutifs que sont les humains.

 

Nous retrouvons encore ici l"UNITÉ dans la DIVERSITÉ", devise de l'Europe….

 

Avec mes salutations humanistes et fraternelles.

 

Michel FOURNIER

8 décembre 2003

 

 

 

 

 

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