En raison de diverses réactions, toutes parfaitement justifiées et compréhensibles, il apparaît impératif d'apporter quelques compléments d'informations pour dissiper des malentendus, des incompréhensions provoquées par des ignorances, des interprétations, des abus (volontaires ou pas) de langage.
TOUT ce qui a été dit depuis 1900 sur la civilisation minoenne est à reconsidérer, non que tout soit faux, mais parce que des approximations énormes ont été admises comme vérités, des affirmations infondées ont "paralysé" l'avancée des connaissances. On sait aujourd'hui, par exemple, que les Minoens pratiquaient les sacrifices humains et l'anthropophagie.... ce qui ne surprend personne quand on connaît les pratiques générales des peuples à ces époques lointaines, MAIS qui remet en cause la vision idyllique que Sir Arthur EVANS a imposé au monde entier.
1) Le palais de Knossos est un MAUSOLEE:
En 1972, Hans Georg WUNDERLICH,
un éminent archéologue autrichien, publie "MINOS ET LA
CRETE". Il y démontre de manière incontestable que le
palais de Knossos est un palais mortuaire: les morts sont momifiés,
en position foetale, les uns étant ensuite stockés dans des
grandes jarres (pithoi), les autres dans des sarcophages en forme de baignoires...
Les parties hautes de l'ensemble
architectural sont les lieux où les âmes des Morts poursuivent
leur vie dans l'Au-Delà. Ces parties hautes étaient décorées
à l'aide d'ustensiles factices réalisés dans le style
des poteries de KAMARES, dites "en coquillle d'oeuf".
Ce genre de dispositif mortuaire
est absolument "banal". Le "Labyrinthe" égyptien près du
Lac Moeris fut édifié selon les mêmes principes...
et que penser de nos cathédrales sous lesquelles se trouvent des
cryptes, de nos caveaux surmontés de chapelles, etc....
2) Le palais de Knossos est un palais ROYAL:
C'est Sir Arthur Evans qui, en étayant son affirmation sur certains indices aujourd'hui critiquables, répandra en 1900 l'hypothèse que les rois minoens, notamment les Minos, vivaient dans ce palais aménagé avec un confort et une technicité qui, selon lui, dépassaient les connaissances de son époque.
Or, rien ne prouve qu'il y ait eu des "rois" minoens. Autrefois, on parlait d'UN roi MINOS. Plus tard, on a évoqué une dynastie des "Minos". Quand on sait que, chez les Etéo-Crétois, la personnalisation d'une compétence, d'une fonction, d'une qualité, est permanente, on peut manifester des réserves. Ainsi, "Minos" caractérise la sagesse de gouvernement, "Dédale" le génie créatif, "Héphaïstos" le forgeron talentueux, "O dysséas" le courageux capitaine qui explore des rivages inconnus, "O miros" le captif rendu aveugle que ce même capitaine emmena avec lui pour mémoriser ses périples...
Le plus récent ouvrage
de référence que je connaisse sur le sujet date de 1992.
Il s'agit de "Les grandes énigmes", édité avec
l'autorisation de Larousse. En pages 34 et 35, les auteurs évoquent
la thèse de H G WUNDERLICH. Ils concluent de manière péremptoire:
"Une telle explication se heurte à un obstacle de taille:
on n'a retrouvé aucun reste humain, ni cendre ni squelette, dans
les ruines de l'édifice."
Quel argument, surtout quand on lit l'ouvrage de
H.G. WUNDERLICH, publié 20 années auparavant,
en ses pages 147 et 148: " Il est certain que les palais des morts
crétois comme la plupart des lieux de sépulture des pays
méditerranéens ont été pillés dès
l'époque antique. Comme il faisait très sombre dans le labyrinthe
ce qui rendait d'autant plus difficile le travail des pillards, ceux-ci
avaient brisé les cercueils et les récipients d'argile pour
en sortir les morts et dérouler leurs bandelettes afin de s'emparer
des bijoux et des masques mortuaires. C'est ainsi qu'Evans n'a mis la main
que sur des débris relativement modestes (tels que les vases cultuels
et les offrandes votives qui n'offraient pas d'intérêt pour
les pillards). Ceux-ci semblent d'ailleurs être rentrés dans
leurs frais: en effet, autour du palais, à proximité des
anciennes sorties, nous voyons s'amonceler sur une hauteur de plusieurs
mètres, un mélange d'ossements et de débris de pithoi.
Il est possible que ce soit ce que Sir Arthur a cru pouvoir qualifier de
"débris de cuisineé".
L'amoncellement d'ossements autour du labyrinthe
explique pourquoi ces lieux ont toujours été considérés
comme inquiétants pour les vivants, pourquoi la légende a
pris de l'ampleur et pourquoi, avant l'arrivée des Turcs au XVIIe
siècle, personne n'a jamais voulu s'y établir."
3) La VERITE sur le Labyrinthe.
Le Labyrinthe originelle est à Gortys ; c'est celui qui est creusé dans la montagne et dont vous trouverez des descriptions dans ce site. Vous trouverez les meilleures informations sur le sujet, avec de remarquables documents et photographies, dans un petit opuscule intitulé "DAS KRETISCHE LABYRINTH" édité en 1993 par M. Burkhard TRAEGER. On pouvait encore récemment se procurer cet ouvrage en Crète, mais il semble y être épuisé. Voici les coordonnées de M. TRAEGER : DR. JUR. BURKHARD TRAEGER, Prager Strasse 10, D.28211 . BREMEN.
Mais à Gortys, comme nous le révèle Sébastian MUNSTER dans son ouvrage "COSMOGRAPHIA" publié en 1580, on avait construit, près de l'actuel Odéon, au pied de l'Acropole, un autre Labyrinthe dont certains écrits et témoignages attestent de l'existence. Ce "Labyrinthe", faits de murs, circulaire, recouvrait des tombeaux. C'est seulement POSTERIEUREMENT à cette époque "originelle" que la mode des Labyrinthes s'est répandue partout, en Egypte et ailleurs (et le dispositif souterrain mis en évidence pat GRUAIS et MOUNY, à GUIZEH ,est tiré de là).
Avec la construction, la symbolique a suivi la même
expansion. Avec le temps, les traces disparaissent ou sont brouillées:
ainsi, à PETRA, en Jordanie, un labyrinthe pétaloïde
à 7 enroulements a été trouvé gravé
sur un mur. Il est au Musée du Louvre à Paris (cf. Paul de
St Hilaire, "L'Univers secret du Labyrinthe")
Remettre tout ceci "en place" a un intérêt majeur, fondamental
: notre connaissance de la civilisation minoenne était déformée,
mal située dans le passé puisque des limites apparaissaient,
virtuelles.
Désormais, la porte est ouverte vers la redécouverte de cette
civilisation ATLANTE, fondatrice de la civilisation minoenne... de laquelle
notre civilisation s'inspira.